Le Périple d' Or
(Poème dansé par Yvonne Artaud)
L UI ET ELLE
L' ANGE MUSICIEN
quatre DIEUX ou DÉESSES
quatre ENFANTS
quatre SERVANTES
deux INITIÉS
LA MULTITUDE
L’ÊTRE NOUVEAU
Le Deux-en-Un
dans le cycle d'éternel retour d'une Manifestation
qui s'enrichit sans cesse,
– le Périple d'Or –,
joue tous leg rôles.
C'est Lui:
l'enfant, le voyageur, l'amant, le disciple,
le triomphateur, l'holocauste,
l'Un,
le Bien-Aimée.
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[Les scènes du Jeu terrestre
marquent differéntes circonstances
de leur multiple Rencontre
et ne se situent pas forcément dans line seule vie.]
L'Être Nouveau
apparaît,
au début d'un cycle,
camille leur manifestation
en un seul corps:
ACTE I : LA DESCENTE
SCÈNE I : LE DEUX-EN-VN
Danse du
Périple d' Or
LUI Diadème de rêve!
ELLE Diadème de rêve!
LUI Arabesque de reve!
ELLE Arabesque de reve!
LUI Les univers!
ELLE Les univers!
LUI Leurs myriades d' étoiles !
Leurs myriades d' étoiles !
ELLE Leurs myriades d' étoiles !
LUI Ici passe la grande Voie du temps...
ELLE ...1a Voie des espaces...
LUI Nous nailS sommes égarés
et déjà la Nuit a jeté son gant d'or entre nous.
ELLE Son gant de soleils.
LUE Son gant de défi à la Lumière nôtre.
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Danse du Soleil Primordial
LUI La Nuit lentement nous distingue.
ELLE Deux couleurs confondues en leur source.
LUI La Nuit lentement nous écarte l'un de l'autre.
ELLE Comme le deux mains d'un corps.
LUI Quelle est cette force,
oh! douce, étrange force
qui nous sépare!
ELLE Nous sommes done, bien, Deux.
LUI Nous sommes done, bien, Deux.
Danse de la Contemplation
Danse de l’Étoile Double
LUI La Nuit nous éloigne l'un de l'autre.
ELLE Dérive de nébuleuses.
Dérive d'étoiles, de continents.
LUI Dérive d'atomes.
Danse de la Séparation Joyeuse
SCÈNE 2 : LA SÉPARATION JOYEUSE
LUI Mon beau Miroir!
Ma Toute-Beauté!
Ma Reine!
Nous allons plonger dans la Nuit éternelle.
C’est notre choix et notre bonheur.
Tels deux enfants joyeux
nous irons
jouer dans le jardin éternel de la Terre.
Vois, comme elle est belle!
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LUI Nous y sommes déjà.
Nous Y avons toujours été.
C'est nons qui jouons taus les rôles.
Mais pour cela, il rant nons séparer.
Prelim cette fleur,
en gage de ma Présence éternelle.
Danse de la Présence Éternelle
LUI Vois, comme la Terre est belle!
SCÈNE 3 : LES MONDES INTERMÉDIAIRES
premier tableau: Ie maude des dieux
LUI Ma Splendeur, je vans suis.
Quelle robe de lumière danse derrière vous!
Sur elle ma,barque repose,
tranquille ou affolée,
immobile ou tourbillonnante.
N'allez-vous pas vans retourner?
ELLE C'est vans qui me precedez!
LUI Voulez-vous arrêter la
suspendre la cascade dans sa chute,
pétrifier Ie vol de millions d'ailes!
ELLE Je veux retourner
dans notre beau séjour,
au-delà des mondes.
LUI Tous ces jeunes dieux
en route veTS la Terre.
Ils vont jouer là-bas nos beaux jeux !
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Nous avons choisi la Nuit d'or!
Viens!
deuxième tableau: les joyaux
ELLE Ces fleurs
et le manteau, la couronne,
la ceinture d'or de nos incarnations,
les sourires dansants de notre âme
nons attendaient ici.
Leur caresse suave nons enveloppe.
Danse
des joyaux
Ici, tous sont des enfants.
Des yeux tout neufs,
un cœur tout neuf
pour regarder Ie maude.
Tout ce que nons avons vu taut de fois,
nons devons l'oublier.
Alors,
chaque chose s'offre à nons
pour être découverte.
Chaque cristal ouvre un maude de merveilles.
L'herbe, la rivière chantent de bonheur;
et chaque goutte d'eau contient Ie Bien-Aimé.
Et au lieu d'etre Dêux,
nons sommes des myriads
à nons aimer.
LUI Des myriades...
ELLE ...et des myriades,
des myriades, des myriades, des myriades, des myriades...
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SCÈNE 4 :
L'INCARNATION
SERVANTE Du courage, Madame.
Il sera beau comme feu son père.
MÈRE J'ai tout Ie courage d'une reine
et d'une mère et d'une épouse
et d'une servante fidèle.
J'ai Ie courage d'une lionne,
d'tme prophétesse.
Danse au Berceau
MÈRE Je l'ai vu cette nuit,
grand et fort,
man enfant,
notre roi.
Il est taus ceux de sa lignée.
Il est la dynastic tout entière.
Il est la Terre, aussi,
et je ne saurais dire pourquoi.
Il est le recommencement de chaque chose.
Il est Ie Renouveau lui-même.
Qu'ai-je?
Est-ce que je parlais?
SERVANTE Du calme, Madame,
Vous Vous agitez !
MÈRE C'est le moment.
SERVANTE Eh! femmes!
Venez accueillir notre Roi!
RIDEAU
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ACTE II :
LE JEU TERRESTRE
SCÈNE I :
LA MÈRE ET L'ENFANT
MÈRE Vous touchez main tenant le dôme de vos pères
Vous avez atteint votre faîte.
Votre tendre corps, man enfant,
remplit l'arc de triomphe de sa destinée.
Je dais, line fois de plus,
couper Ie cordon qui ValiS liait à moi.
Vous êtes libre.
ENFANT Mère, ValiS me blessez.
Être votre enfant,
n' est-ce pas pour toujours?
MÈRE Je suis avec toi de toute éternité.
Mais d'une autre manière.
C'est en toi et partout
qu'il faut me trouver.
Il est temps d'aller
où tu dais.
ENFANT Un vent puissant et doux gonfle mes voiles
légères et
Tous les voiliers du monde
accomplissent en moi leur splendide voyage.
Je suis déjà parti
et déjà de retour.
Et ceux que je rencontre ant un ancien visage;
je les reconnais taus.
MÈRE Ces ruisseaux de joie, de soleil, de baisers,
tes cheveux, man enfant,
ne les laisse pas collier à flats sur tes épaules;
ils s'accrocheraient aux ranees et aux roses.
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SCENE 2 : LES VOYAGEURS
premier tableau: l'arbre
LUI Un lit de pétales d'ombre, pour man repos.
une stèle, pour ma pensée.
line fief, pour man rêve.
Quel manteau de bonheur m'enveloppe,
avec Ie soir!
Arbre, ta sève
bat si doucement contre la mienne.
ARBRE Je t'attendais,
pour refermer sur toi mes bras de rêve avant la nuit.
As-tu un vœu à formuler?
LUI O arbre,
grand Androgyne sacré,
initie-moi à ton mystére.
ARBRE Vois, mes
jusqu'à la source de la vie.
Celui qui petit y boire devient immortel.
Vois! mes ramures plangent dans l'infini;
je suis l'espace entire
que remplit Ie soleil.
En
moi, les
les enfants, les amants, les étoiles
chantent à jamais.
Je suis Ie Paradis que l'on croyait perdu.
Je suis l'antre de la s'orcière
et la demeure de la fee.
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LUI O arbre,
grand Androgyne sacré,
enfant de la Terre, amant du soleil, coule dans mes veines,
ô paradis, ô immortalite!
deuxième tableau: leg compagnons
LUI Quel luthier conçut
la vibrante colonne de nos corps,
où le vent pénètre de ses doigts musiciens,
que la forêt prolonge...
PÂTRE Chaque fleur, en nous,
se regarde éblouie.
Chaque étoile se reconnaît
au
LUI Quand nous chantons,
même en plein jour,
la Lune et Vénus no us écoutent
et la grande Ourse et Arcturus et Capella.
L' Aventure est notre Fiancée secrete.
Elle nous attend, masquée,
au détour du chemin.
PÂTRE Elle est la Princesse lointaine.
D'elle nous venons,
de son château entre ciel et terre,
et vcrs elle,
la main dans la main,
- guerriers, bâtisseurs, compagnons, voyageurs éternels, éternels errants –, nailS cheminons.
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LUI Pâtre, man ami,
Quell luthier accorda
la lumineuse lyre de nos âmes,
pour que nous vibrions ensemble,
au meme souffle...
SCÈNE
3 : LES AMANTS
LUI II y a line heure à peine,
j'errais encore,
à l'aventure.
Mais chacun defies pas était sûr de lui-même.
Tu me faisais signe,
tu m'appelais,
ô man étoile.
une heure seulement,
au, de longs âges...
Nous avons vécu,
chanté, dansé ensemble,
sur ses chemins de sable, d'eau, de neige,
ses tapis de rocs, de mousses, de fougères,
toutes leg fêtes inoubliables de la Terre.
Le bonheur no us a invités,
dans ses grottes, ses palais,
ses champs de blé, ses champs de guerre.
Le bonheur, fidèle,
la vague ou la fleur dans ses bras,
l'outil, la tore he ou l'arme au poing,
la joie aux lèvres,
partout nous attendait.
Ce sourire,
c'est toi,
ma Bien-Aimée.
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ELLE Nous jouons ensemble,
unis dans line seule flamme,
la symphonie immense de I’Univers.
Des milliers de fête!, encore, no us appellent:
elles d'hier,
celles de demain,
celles de notre Rencontre éternelle.
lei-mêlle,
maintenant,
à jamais.
Scène 4 : leg lnitiés
LUI O mon doux Maître,
j'ai soif d'Èternité!
MAÎTRE Jete conduirai à ta Vérité éternelle.
LUI L'océan de la vie
étend sous moi ses grands lagons tranquilles
où le corail construit la vivante maison des heures, des minlltes.
Mais chaque scintil!ement des eaux brise la coquille de mon rêve. L'appel de l'Infini me déchire.
L'ivresse de l'Infini a prig possession de mon être.
La Terre et I'Vnivers chavirent.
Qui m'attend, là-bas?
Qui m'appelle?
MAÎTRE Toi-même.
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INITIÈ Le Bien-Aimé suprême.
INITIÈ (droit) L' Absolu.
INITIÈ (g) Sois pur de toute souillure!
Sois pur de taus tes arcs-en-del!
Rentre en ta Blancheur originelle!
INITIÈ (d) Rentre en ta Blancheur originelle!
INITIÈ (g) Sois pur de ton présent,
de ton passé et de ton avenir!
Rentre en ta Candeur originelle!
INITIÈ (d) Rentre en ta Candeur originelle!
INITIÈ (g) Meurs à toi-même!
INITIÈ (d) Meurs à toi-même!
MAÎTRE Deviens Toi-même!
Chant de l’Initiation
MAÎTRE Solitaire,
éternel,
rentre dans ta Splendeur originelle!
SCÈNE 5 :
L'ADVERSAIRE
ELLE Mon époux, man frère,
nous nous sommes juté line inimitié éternelle.
C'est notre secret.
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Et nous void prêts à nous fonder
dans notre Unité.
La Terre, alarmée, chancelle sous nos pas.
Mon frère, mon époux,
pour respecter notre vœu,
il est juste que ValiS me tuiez.
LUI Ma sœur, man épouse,
vous avez choisi de vivre à mes côtés
comme line ombre impalpable, pour que je règne seul.
Mais c'est vous qui régnez.
La force de mes bras,
le pouvoir de mes yeux,
l'amour de man cœur,
c'est ValiS en moj.
Et si l'un de nous doit disparaître,
si Ie grand sacrifice de la separation
doit être line fois de plus consommé,
c'est moi, ma sœur,
qui partirai.
Accomplissez Ie geste
de nos pius secrètes épousailles.
ELLE Oh! man frère,
mon grand ennemi sacré,
ma main ne tremble pas,
mais ma raison défaille.
Vivons done, en moi,
et mourons en vous,
puis que c'est decide.
LUI Mourir par toi, pour toi,
m' annihiler dans l'éther
des recommencements du monde,
ô joie supreme
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d'aller par un chemin nouveau, tout vierge, Inconnu,
à ta rencontre.
RIDEAU
ACTE III :
LE RETOUR
SCÈNE I :
LA TRANSCENDANCE
ELLE Feu et feu et feu et feu!
Incandescence innommable,
vers qui l'univers ploie
tel un gigantesque banyan,
avec ses mHlions de branches
qui barattent Ie lait interstellaire
de leurs fouets d'or,
ses soleils radieux
et ses soleils noirs, fruits des ténèbres.
II ploie,
taus ses rayons recourbés vers leur Source
et ses fruits tombent dans la Lumière.
Mais là-bas s'allument encore
des milliards de soleils pour la Fête.
A. moi-même rendue,
à Moi-même identique!
Le banyan disparut, embrasé,
engouffré dans ce Moi
qui ne tolère rien que Soi-même.
Je suis la Joie de ma Joie,
la Vérité de mon Êttre,
l' Absolu de man inaltérable Entièreté.
Je suis 1'Un.
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J e suis l'Inadoré.
Mais la J oie de ma J oie
se trouve Elle-même.
Elle rompt la vertu de son identité.
Elle se dresse face à face.
Car, la Joie de ma Joie
c'est Ie Bien-Aimé.
Danse
au Miroir
C' est ainsi,
à chaque instant,
que tout commence.
SCENE 2 :
LE SERPENT DE L'INFINI
LUI Me voici revenu,
Absolu, Solitaire,
riche du déroulement innombrable de 1'Êttre.
C'est ici la fin
et Ie commencement du monde,
où je m'embrasse dans une extase éternelle.
Un, et Deux!
ô abîme infini!
Ma Source, ma Cible,
ma Joie qui m'attendait.
ELLE Ma Joie qui me revient.
LUI L' Autre s'unit à l'Autre.
ELLE Le Même avec le Même.
Quel parfum t'environne!
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L'océan, la forét, les jardins de la Terre
chantent dans ta chevelure.
LUI Dansent au creux de tes épaules;
et taus les peuples des créatures,
et l'homme glorifié.
ELLE O unique Tout, Moi unique
peuplé de ma totalité première et éternelle
comme d'étoiles inextinguibles,
je me mire partout en Moi-même,
jusque dans les cellules, les atomes.
Danse de l' accomplissement
LUI Rien ne sortit jamais
de man Identité intégrale.
En elle, quelque part,
- flacon de lumière, mimosa de rêve
vibre I'Vnivers
où je danse,
multiplié,
pour la Joie de la Joie,
pour l' Amour de l' AT-our.
Danse de la Manifestation Éternelle
VOIX Qui sont ces deux?
Qui sont ces deux?
Les enfants aux yeux de soleil!
Les enfants aux yeux de soleil!
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SCENE 3 :
LE DEVENIR
premier tableau: l'offrande
Danse du Piriple
d' Or
LUI Des étoiles! Des étoiles!
ELLE Des étoiles!
LUI Tout l'univers est notre corps.
Nos cycles Ie renouvellent, Ie traversent
et chacun y dépose en secret son offrande.
ELLE Vois, camille la Terre est belle,
line toison d'or à nos pieds.
LUI Elle est l'obstinée, la rebelle;
notre corps de tocher, de miel et de parfuj,
notre corps d'oiseau,
notre corps de nuit, de colère.
ELLE Elle est notre défi à l'impossible.
LUI Si elle ne nous résistait pas,
comment pourrions-nous fêter les triomphes
de notre rencontre physique?
ELLE Chaque fois que nous la foulons,
elle, l'obstinée, la rebelle,
garde l'empreinte de nos pas.
LUI Ene ouvre les gorges incomparables de son corps.
Nous remontons le cours des âges,
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jusqu'aux mers inconscientes
où flotte l'anneau fragile de la Vie;
nous guérissons taus leg naufrages,
toutes leg souffrances, leg défaites.
Nous plongeons dans l'abîme de la Matière,
nous réveillons la cellule et l' atome;
alors la Terre vibre et s'embrase
et l'univers tout autour d' elle
offerte à la Joie de puis toujours.
ELLE Enfant de nos mystères.
Offrande inouïe de l'éternel Devenir.
deuxième tableau: la fête
LUI Navigateur sur leg grands courants inconnus
du temps et de l' espace;
ivl'e d'un air argenté
avec Ie condor,
au-dessus des cimes de neige;
fou de lumière avec la nova;
empreint d'une étrange massiveté
avec l'étoile naine;
rose, avec la nébuleuse;
rosi de printemps,
avec Ie cerisier;
seul avec l'homme
dans sa pirogue,
sur l'immensité océane;
seul,
et deux,
et tous;
émergé du gouge de la séparation et de l'inconscience;
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l'homme et la nature
l'homme et l'homme
dieu et dieu
pour la première fois, du fond d'un regard in carné,
se con temple.
ELLE D'homme à homme,
de rocher à rocher,
d'infini à infini
– miroir radieux des soleils,
miel incandescent de l'amour,
substance sacrée de l'orgie éternelle, –
l'Eil éternel se regarde.
Le Vitrail adore
a ouvert la veine mystique de son cœur.
Et dans line tempête de féerie,
une neige d'amour, dejoie et de lumière
est venue doucement,
par leg chemins sam nombre,
couvrir, de son manteau tranquille,
les monts et leg vallons de la Terre.
Du fond de l'abîme des âges,
monte, avec ses peuples, ses troupeaux, ses forêts,
la grande migration de l'Extase.
– l'Un, l'Une, l'Unique
de l'éternel Devenir.
RIDEAU
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